DAESH INTERDIRAIT-IL À SES COMBATTANTS DE TIRER SUR LES AVIONS DE LA COALITION EN SYRIE ?

DAESH INTERDIRAIT-IL À SES COMBATTANTS DE TIRER SUR LES AVIONS DE LA COALITION EN SYRIE ?
La France, les Etats-Unis et la coalition engagée en Syrie et en Irak soutiendrait-elle Daesh et les mouvements islamistes au détriment du régime de Bachar Al-Assad ? C’est la dernière question qui a agité les sites internet complotistes ces derniers jours. L’objectif des pays occidentaux serait de déstabiliser le Moyen-Orient, en soutenant les rebelles islamistes, afin de renverser un gouvernement syrien qui serait hostile aux intérêts occidentaux.

En Syrie, les premières rebellions contre le régime ont débuté en 2011, en plein printemps arabe. Le régime syrien a jusqu’alors bonne presse : son président, Bachar Al-Assad, a assisté au défilé militaire du 14 juillet trois ans plus tôt, à Paris sur les Champs-Elysées.

Le début des manifestations en Syrie fait évoluer la position diplomatique de la France à son égard. En effet, alors que le peuple syrien souhaitait le départ de Bachar Al-Assad, celui-ci refuse de se retirer, et entreprend d’éliminer ses opposants, majoritairement des laïcs, mais aussi des islamistes sunnites, une branche de l’islam opposée à l’alaouisme (un courant du chiisme) que défend le pouvoir syrien. La coalition occidentale, menée par les Etats-Unis, mais aussi par la France, se retrouve donc face à un dilemme de taille : soutenir les opposants qui combattent la dictature de Bachar Al-Assad implique d’armer des mouvements de rébellion hétéroclites, composés de laïcs, rassemblés au sein du Conseil national syrien (CNS), mais aussi d’islamistes.

Pour éviter de fournir des armes à des mouvements islamistes, la France choisit alors de ne soutenir que l’opposition légale à Assad, en s’efforçant de limiter son aide aux groupes islamistes présents en Syrie. L’intérêt de la France est en effet de neutraliser ces groupes terroristes, qui accueillent en leur sein, de plus en plus de citoyens français. Cependant, la lutte contre le terrorisme, ces derniers mois, a conduit la Françe à reconsidérer sa politique étrangère face à Assad afin de limiter l’influence de Daesh, considéré comme l’ennemi principal dans la région. En novembre 2015, en visite à Moscou, François Hollande avait déclaré « le terrorisme est notre ennemi, nous le connaissons, il a un nom, c’est Daesh ». Il ajoutait ensuite « les forces luttant contre Daesh ne doivent pas être visées par nos actions ». Si le gouvernement français a récemment affirmé qu’il souhaitait toujours une transition politique et un départ de Bachar Al-Assad, il est donc clair que sa priorité est l’élimination de Daesh, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Ainsi, la découverte dans les ruines de Mossoul, ville où se déroule actuellement une bataille féroce entre Daesh et ses ennemis, d’un prétendu document interdisant aux combattants islamistes de frapper les avions de la coalition internationale est donc une désinformation montée de toutes pièces.

L’objectif est de désigner le gouvernement français comme l’un des instigateurs du conflit syrien préférant s’allier à son pire ennemi contre le régime en place. En alimentant le terrorisme, la France favoriserait les attentats sur son sol, ce qui lui permettrait de restreindre les libertés de ses citoyens sur son territoire. A priori, c’est raté.

Par La rédaction

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