Le préfet de Paris a t-il empêché le GIGN de rejoindre le Bataclan le 13 novembre 2015 ?

L’Etat français aurait-il bloqué l’arrivée de la gendarmerie au Bataclan lors des attentats du 13 novembre 2015 ? C’est ce dont est accusé le préfet de Paris par plusieurs sites complotistes. Selon les informations de ce site, le préfet aurait empêché une unité du GIGN de rejoindre le Bataclan, attaqué par des terroristes, alors qu’elle se trouvait à proximité, et aurait pu intervenir sur les lieux 48 minutes plus tôt que la BRI.

Un rapport parlementaire indépendant, dirigé par Georges Fenech, député (Les Républicains), a permis de revenir sur le timing de la nuit du 13 au 14 novembre. Ce soir-là, le GIGN est mis en alerte à 22h26. La force d’intervention rapide de la BRI de Paris est déjà sur place depuis six minutes, et une première équipe du RAID arrive une vingtaine de minutes plus tard. L’attaque du Bataclan a déjà été précédée alors par trois premiers attentats, au Stade de France, à Saint-Denis, et dans trois bars et restaurants des 10èmes et 11èmes arrondissements. Deux attaques suivront bientôt, à La Belle Equipe et au Comptoir Voltaire, deux bistrots de l’est parisien.

Selon le site complotiste Egalité & Réconciliation, le préfet de Paris aurait empêché le GIGN d’intervenir « dès 22h, alors que (les gendarmes) étaient déjà armés et prêts à en découdre ». Outre l’erreur chronologique situant la mise en alerte du GIGN bien plus tôt que dans la réalité, l’article est malhonnête intellectuellement puisqu’il ne précise pas que des forces de police de la BRI se situaient déjà sur place au moment où le patron du GIGN a pris connaissance de l’attaque. Le site affirme ainsi que le préfet de police aurait laissé les terroristes semer la terreur au Bataclan pendant près d’une heure : « ce sont les policiers de la BRI qui entreront dans la salle ensanglantée, mais seulement 48 minutes plus tard », ce qui est faux, puisque la BRI est en réalité arrivée dès 22h20, soit trente minutes plus tôt que dans l’article de Egalité & Réconciliation.

La décision du colonel Hubert Bonneau, patron du GIGN, de ne pas intervenir immédiatement, ne relevait pas d’une volonté délibérée de rester en dehors des combats, mais bien de conserver une unité en réserve, en vue d’éventuels attentats supplémentaires. Le préfet de Paris, Michel Cadot et le cabinet du ministre de l’intérieur, chargés de la sécurité dans la capitale ce soir-là, choisirent également de garder une unité spécialisée en réserve, au cœur de Paris, à la caserne des Célestins, afin de répondre à une potentielle nouvelle attaque meurtrière. Il était alors impossible de savoir si d’autres attaques allaient avoir lieu à un autre endroit de la capitale. Frédéric Gallois, à la tête du GIGN de 2002 à 2007 rappelle « Il faut se remettre dans le contexte d’une attaque simultanée et multisites. Le GIGN était positionné pour intervenir sur un éventuel autre évènement ».

Par La rédaction

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