Les adolescents ne sont pas les seuls à se fourvoyer à la lecture des « fake news », ces articles diffusant de fausses informations sur internet. Le 23 décembre, suite à la lecture d’un faux article relatant la volonté de l’État israélien d’attaquer le Pakistan à l’arme nucléaire si celui-ci envoyait des troupes en Syrie, le ministre de la défense pakistanais a rapidement répondu sur Twitter, menaçant Israël de répondre à cette menace par l’arme nucléaire.
AWDNews, le site internet ayant publié cette information, est coutumier de la diffusion d’informations de ce type. Le même jour, ce site internet, diffusé en français et en anglais, annonçait en effet que la CIA et Barack Obama étaient impliqués dans l’assassinat de l’ambassadeur russe en Turquie, quelques jours plus tôt. Le 23 décembre dernier, ce site internet fait donc clairement état, en une, de ces prétendues menaces israéliennes contre le Pakistan. Volonté de générer du flux, vision complotiste ? Une chose est sûre : l’information est fausse.
Et pourtant, seulement quelques minutes après la parution de cette information, que ce site était le seul à publier, une vive réponse du ministre de la défense pakistanais, M. Khawaja Muhammad Asif, est venue secouer internet. Dans un message publié sur son compte Twitter, ce dernier répond : « Israël oublie que le Pakistan est aussi un État disposant de l’arme nucléaire ». Une menace à peine voilée, et pas vraiment justifiée.
Dans la foulée, le ministère de la défense israélien éteint l’incendie, répondant au ministre pakistanais « M. Ya’alon, ancien ministre de la défense, n’a jamais prononcé la citation qui lui a été attribué ». Outre cette erreur factuelle, M. Moshe Ya’alon n’est plus ministre de la défense d’Israël depuis mai, une erreur qui aurait pu mettre la puce à l’oreille de Khawaja Muhammad Asif et ses conseillers, qui, drame de l’instantanéité des réseaux sociaux, ont préféré répondre immédiatement à cette prétendue agression.
Pas de scandale diplomatique entre le Pakistan et l’Israël à l’horizon donc, mais plutôt une nouvelle preuve qu’avec internet, il vaut mieux vérifier deux fois plutôt qu’une les sources de ses informations. La faute d’orthographe présente dans le titre de l’article (en anglais) aurait déjà pu être un premier indice.