L’expression a été popularisée par le nouveau président américain, Donald Trump, qui l’a employée à d’innobrables reprises depuis son élection (et avant).
Dans le viseur de Donald Trump quand il parle de « fake news », le New York Times, CNN ou encore le Washington Post, c’est-à-dire des journaux très sérieux, parmi les plus réputés de la planète.
Les « fake news » : des informations qui ne plaisent pas au président américain, ou bien de l’intox qui n’a rien à voir avec de l’information ?
« «Au début, il y avait les “hoax” qui circulaient par mail puis sur des blogs. Avec l’avènement des réseaux sociaux, les “fake news” ont atteint en quelque sorte leur paroxysme», rappelle Guillaume Brossard. Aux yeux de Pascal Froissart, maître de conférences à l’université de Paris VIII, cette tradition du faux remonte beaucoup plus loin évoquant le cas des Protocoles des sages de Sion, ouvrage reconnu comme un faux qui reste encore aujourd’hui très répandu dans les milieux antisémites. «Ce qui est nouveau, selon moi, c’est la manière décomplexée dont ces informations fausses sont reprises dans l’arène politique», constate le chercheur spécialisé dans la rumeur », indique Le Figaro dans un article consacré au sujet.
Une « fake news », c’est une fausse information, une information erronée ou une information non vérifiée (rumeur)
Ces fausses informations sont reprises, ou lancées, par des sites qui s’en font une spécialité, soit pour faire du buzz, et donc pour des raisons financières (publicité), soit, et le plus souvent d’ailleurs, pour des raisons idéologiques. Car la diffusion d’une fausse information a en général une finalité : il s’agit de nuire à quelqu’un (dans le cadre d’une campagne électorale par exemple), de propager une rumeur à l’appui d’une argumentation (parler d’invasion de mosquées contre l’islam par exemple). Aux USA, le site Breibart News a été dirigé par Stephen Bannon, l’un des hommes clé de Trump (directeur exécutif de sa campagne et aujourd’hui son conseiller à la Maison blanche). En Russie, les sites Russia Today et Sputnik relaient les positions de l’Etat russe, ce qui passe parfois par un détournement de l’information, voire de l’intox pure et dure, comme lors de la polémique « Ali Juppé » visant à nuire à Alain Juppé durant la primaire de la droite pour mieux favoriser François Fillon, connu pour ses positions pro-russes.
Ces « fake news » influencent-elles l’opinion ? Les avis sont partagés. Pour certains, les fausses informations ne vont que conforter les avis et opinions. Dans un article publié le 18 janvier, des chercheurs des universités de Stanford et New York notent que si les fausses informations sont très présentes sur les réseaux sociaux, elles sont loin d’avoir autant d’impact que les médias traditionnels, rapporte le Huffington Post. « Pour que des fausses informations aient pu changer le résultat de l’élection, un seul article aurait dû convaincre 0,7% des personnes votant Clinton ou s’abstenant de changer leur vote pour Trump », expliquent les auteurs.