Hymne et drapeau interdits dans les clips de campagne : la fachosphère dénonce un complot

Depuis quelques jours, la fachosphère propage une rumeur selon laquelle le CSA aurait interdit les drapeaux tricolores et l’hymne national dans les clips de campagne des candidats à l’élection présidentielle.

Voici par exemple ce que tweetait Florian Philippot, vice-président du FN, le 5 avril :

A l’unisson, d’innombrables blogs et sites d’extrême droite, ou de responsables du FN, ont repris cette « information », comme ici :

Alors le CSA a-t-il interdit l’usage de l’hymne et du drapeau dans les clips de campagne ? NON, comme l’explique en détail le site Debunkersdehoax.

Selon ce dernier, l’intox proviendrait d’un article de L’Opinion où il était écrit :

« Règlement pointilleux. Sauf qu’avec le début de la campagne officielle, la liberté de création va drastiquement se réduire. Le CSA a en effet donné aux différentes parties un document de onze pages fixant le cadre de production, programmation et diffusion de ces clips de campagne. Au total, 49 articles expliquent par le menu le bon fonctionnement de la période à venir. Le gendarme de l’audiovisuel s’y montre particulièrement pointilleux, au point même de réglementer le nombre de personnes pouvant accompagner le candidat en studio d’enregistrement ou en salle de montage.

Mais ce qui a surpris l’ensemble des équipes de campagne se situe dans l’article 9 : interdiction de « faire apparaître tout emblème national ou européen ». Pas de drapeau donc dans ces vidéos. Ni français, ni étranger et pas plus d’hymne national. »

Oui, sauf que cette interdiction n’émane pas du tout de la CSA, mais de la loi, laquelle édicte les interdictions suivantes :
– recourir à tout moyen d’expression ayant pour objet ou pour effet de tourner en dérision d’autres candidats ou leurs représentants ;
– apparaître dans l’enceinte de bâtiments officiels de l’Etat, des collectivités territoriales ou de leurs groupements ainsi que dans l’enceinte de bâtiments de toute autre institution publique ou de l’Union européenne, identifiables comme tels ;
– faire apparaître des éléments, des lieux ou des bâtiments susceptibles de constituer une référence commerciale ou publicitaire ;
– faire apparaître tout emblème national ou européen ;
– utiliser l’hymne national, l’hymne européen, un hymne officiel de pays d’outre-mer ou tout hymne officiel national ou territorial étranger ;
– utiliser des documents visuels ou sonores faisant apparaître des personnalités de la vie publique française, sans l’accord écrit de ces personnalités ou de leurs ayants droit.
Ces interdictions, qui procèdent de la loi que le CSA se borne à appliquer et non d’un pseudo-complot contre Marine Le Pen, existent depuis longtemps et sont rappelées… à chaque élection présidentielle !
Par La rédaction

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