La théorie selon laquelle les Schtroumpfs seraient communistes ne date pas d’hier. A intervalles réguliers, elle refait surface, en général sur le web, chaque fois avec des arguments de plus en plus farfelus.
Le dessinateur belge Peyo, le papa des Schtroumps (mais aussi, moins connus, de Johan et Pirlouit ou de Benoit Brisefer), aurait-il créé une fable communiste ? Une théorie l’affirme, qui revient régulièrement sur le web, comme en 2004, et s’acharnent à répertorier le nombre de références à l’idéologie communiste ou au régime communiste.
En 2008, l’auteur Antoine Buéno s’est fendu d’un livre reprenant cette théorie. Dans son Petit livre bleu : Analyse critique et politique de la société des Schtroumpf, les créatures de Peyo incarnent l’utopie soviétique. Le grand Schtroumpf, en gros, c’est Brejnev, ou bien Staline, un leader omnipotent et vieillissant auquel le peuple schtroumpf voue un véritable culte. Pour lui, mi-sérieux, mi-ironique, la chose est entendue : le monde des Schtroumpfs, c’est l’URSS. Avec ses relents antisémites, comme avec Gargamel, » laid, avec un nez crochu et le cheveu rare (…), vouté et sale » qui incarne la figure du juif. Sans parler de son chat, Azraël : « D’Azraël à Israël, il n’y a qu’un pas », écrit Antoine Bueno.
La vidéo ci-dessous reprend ses arguments, pour mieux les tourner en dérision. Peyo, de son vrai nom Pierre Culliford, n’a jamais eu aucun engagement politique, ni jamais manifesté aucun sentiment (ni bon, ni mauvais) pour le communisme. L’invention des Schtroumpfs ne s’est pas faite en imaginant le monde soviétique de l’époque, mais lors d’une discussion avec son vieux compère Franquin, le père de Spirou. En 1957, tous deux inventent le mot « Schtroumpf » et, tandis que Peyo réclame du sel à son ami, il ne parvient plus à retrouver le terme « salière » et le remplace par « schtroumpf ». C’est ainsi que tout a commencé…