Dans une étude menée dans 9 pays et publiée par , des chercheurs de l’université d’Oxford observent que les « fake news » diffusées sur les réseaux sociaux servaient d’abord à manipuler l’opinion publique.
Qu’elles soient diffusées par des individus ou des Etats, les fausses informations, ou « fake news » diffusées via Facebook et Twitter sont utilisées à des fins de propagande, note des chercheurs dans une étude présentée par le quotidien britannique le « Guardian ».
Sur une période de deux ans, entre 2015 et 2017, les 12 auteurs de l’étude ont « analysé des dizaines de millions de messages sur 7 réseaux sociaux différents pendant des périodes d’élections, de crises politiques et d’incidents de sécurité nationale » dans 9 pays : la Russie, la Chine, Taïwan, les Etats-Unis, le Brésil, le Canada, l’Allemagne, la Pologne et l’Ukraine.
Pour Philip Howard, professeur d’études sur Internet à Oxford, les algorithmes de Facebook et Twitter bénéficient à des stratégies de propagande : « Il y a un immeuble à Saint-Pétersbourg (en Russie) avec des centaines d’employés et des millions de dollars de budget dont la mission est de manipuler l’opinion publique » dans plusieurs pays, expliquait-il le 20 juin lors d’une présentation à la presse des résultats de l’étude, rapportée par l’AFP.
La Russie, pionnière dans l’utilisation des fake news à des fins de propagande
La Russie, constatent les chercheurs d’Oxford, a été pionnière dans la mise au point et l’utilisation de ces techniques de propagande en ligne. Le but : semer la confusion, le doute, en multipliant les « infos » contradictoires, notamment pour brouiller les messages des opposants, comme en Ukraine, un pays qui a été, selon les auteurs de l’étude, un laboratoire pour la stratégie de propagande de la Russie.
Parmi les méthodes employées : l’usage de programmes informatiques autonomes («bots») qui diffusent de fausses informations dans le but de brouiller les esprits. Cette technique a également été utilisée aux Etats-Unis durant la dernière campagne présidentielle. Les chercheurs estiment ainsi que les «bots» ont eu une influence mesurable sur l’élection. «Des armées de « bots » qui suivent, retwittent ou « likent » les publications d’un candidat le rendent ainsi plus légitime, et il semble davantage soutenu qu’il ne l’est réellement», écrivent les auteurs de l’étude.