La mosquée Al-Nouri de Mossoul était l’emblème de Daesh. C’est en effet là, du haut de son minaret construit au 12ème siècle, que Abou Bakr Al Baghdadi avait proclamé son « califat ». Trois ans plus tard, au bord de la défaite militaire, l’organisation terroriste a préféré rasé l’édifice plutôt que de voir l’armée irakienne s’en emparer.
Surnommée la « bossue » à cause de l’inclinaison de son minaret, la mosquée Al-Nouri, qui culminait à 45 mètres, était vite devenu un symbole majeur de l’organisation terroriste de Daesh.
Quand, le 4 juillet 2014, du haut du minbar, tout vêtu de noir, Abou Bakr Al Baghdadi proclama son « califat », il prétendait s’inscrire dans une filiation éminente de la reconquête et de l’union de l’Irak et de la Syrie : celle de Saladin, qui reprit Jerusalem aux Croisés, d’Al-Zinki, une autre figure du combat contre les Croisés qui fut à l’origine de la construction de la mosquée en 1171, mais aussi, moins glorieuse, celle de Abou Moussab El Zarkaoui, l’ancien chef d’Al Qaida après la mort de Ben Laden qui lui aussi voulait réunir sous sa bannière Mossoul et Alep.
Plutôt que de voir ce lieu symbolique tomber entre les mains de l’armée irakienne, qui est en train de reconquérir Mossoul, les terroristes de Daesh ont préféré détruire l’édifice, dont ils ont fait exploser le minaret (photo ci-dessous).
La mosquée Al-Nouri après sa destruction par l’organisation terroriste Daesh le 22 juin 2017