Le Premier ministre irakien a annoncé dimanche 9 juillet la libération totale Mossoul, après neuf mois de bataille contre l’Etat islamique. Dans une ville en ruine, un groupe de bénévole essaye de reconstruire la bibliothèque centrale, livre par livre.
La deuxième cité d’Irak, occupée depuis 2014, est blessée par la guerre. Désormais libérée, Mossoul commence à panser ses blessures. Tandis que la fin du califat était annoncée, un homme a lancé une campagne pour remettre en état la biliothèque centrale de l’université de la ville. En 2015, le groupe terroriste a incendié plus de 100 000 livres de cette bibliothèque. L’Etat islamique est habitué à ces démonstrations de nettoyage culturel, et se fait un plaisir de diffuser ces films sur Internet. L’autodafé des livres de la bibliothèque centrale de l’université de Mossoul a particulièrement choqué la communauté internationale, d’autant plus qu’elle contenait des ouvrages rares. Notamment plusieurs manuscrits islamiques de l’époque ottomane et un Coran du IX siècle.

Les soldats de l’EI paradent dans les rues de Mossoul en juin 2014
Reconstruire, livre par livre
C’est la mission que s’est donnée le blogueur « Mosul Eye », un mystérieux anonyme connu pour les chroniques de sa vie sous l’occupation de Daech. Il coordonne les efforts d’un groupe de bénévoles pour la réhabilitation de la bibliothèque. Le blogueur, interrogé par Buzzfeed News, explique que dès que la partie de la ville dans laquelle se trouve la bibliothèque a été libérée en janvier, des bénévoles ont tenté de sauvé tous les livres qui pouvaient l’être – environ 2 000 volumes.
Maintenant que la ville est libre, la tâche est de plus grande ampleur : retrouver assez de livres pour permettre à la bibliothèque d’ouvrir de nouveau ses portes.
Un appel au reste du monde
Mosul Eye a donc lancé un appel international aux dons de livres : toutes les langues, tous les sujets sont acceptés. Au niveau local, à Bagdad, des marchés de rue ont fleuri pour que les habitants puissent acheter des livres pour la bibliothèque. En tout, plus de 10 000 livres ont pu être récupérés.
Today we have preserved rare books and manuscripts in the Central library of Mosul Univ. pic.twitter.com/pyP3EcOMgb
— Mosul Eye عين الموصل (@MosulEye) 22 mai 2017
Le groupe de Mosul Eye aimerait arriver au nombre de 200 000 pour pouvoir rouvrir la bibliothèque. Bien qu’elle ne sera plus jamais la même, ils souhaitent que celle-ci reste un lieu d’histoire. Et le blogueur de s’adresser au monde : «Nous devons reconnecter Mossoul avec le reste du monde, dit-il. Nous avons besoin que le monde s’y intéresse autant que lorsque Daech a pris la ville. Ne nous abandonnez pas.»

Des habitants de Bagdad achètent des livres dans la rue. (Sabah Arar / AFP / Getty Images)