Dans ce petit pays qui compte 200 000 musulmans, Sherin Khankan est l’une des très rares femmes dans le monde à diriger une mosquée.
Agée de 41 ans, née à Copenhague d’un père syrien et d’une mère finlandaise, cette femme imam est à la tête de la mosquée Mariame, qu’elle a créée, et défend un islam progressiste, mais aussi féministe.
Inspirée par le soufisme, qu’elle a découverte quand elle avait 19 ans, Sherin Khankan est une figure du « féminisme islamique » : elle défend – et applique dans « sa » mosquée le droit au divorce, interdit la polygamie et combat les violences faites aux femmes.
« Oui, la femme est précieuse dans l’islam, mais si elle n’a pas le droit de prononcer la prière… les choses n’avancent pas », déclarait dans une interview à Paris Match en janvier 2017. C’est pourquoi elle a décidé de devenir imam, même si cette qualification, conquise de haute lutte, n’est pas sans poser de problème aujourd’hui. « La droite ne m’appelle plus qu’ainsi : l’imame Khankan ! Comme si ce mot me définissait entièrement. Et comme s’il devait écraser tout ce que je suis d’autre : maman, conférencière, sociologue des religions, psychothérapeute, activiste, directrice d’ONG… Ce mot qu’ils exècrent, ils me le renvoient pour me stigmatiser. Me discréditer dans mes activités laïques. Et mieux me diffamer », explique-t-elle dans un entretien au Monde.
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