Donald Trump a retweeté trois vidéos de propagande d’extrême droite sur son profil Twitter.
Des vidéos anti-musulmans
Donald Trump a repris sans ciller trois vidéos initialement postées par Jayda Fransen, la vice-présidente du parti d’extrême droite « Britain First ». En plus de venir de l’extrême droite, ces vidéos sont fausses !
Ce n’est d’ailleurs pas la première que « Britain First » diffuse de fausses vidéos afin de ternir l’image des migrants ou des musulmans.
Les vidéos en question mettent en scène des agressions commettant des agressions physiques et théologiques. Comme à chaque fois, les vidéos sont sorties de leur contexte. La première provient de la propagande de Daesh, le seconde d’une bagarre entre deux jeunes dans un parc en Hollande et la troisième a été tournée en 2013 lors d’accrochages entre partisans et opposants de Mohamed Morsi et Abdel Fattah Al-Sissi.
Un groupuscule d’extrême droite sur le devant de la scène grâce à Trump
Grâce à Donald Trump, le parti « Britain first » connaît ces derniers jours son heure de gloire. Les retweets ont permis à la vice présidente d’être mentionnée en masse sur les réseaux sociaux. Alors que les tweets de Jayda Fransen atteignaient en général une audience ciblée et restreinte, le président des États-Unis a obtenu plus de 15 000 retweets avec les contenus relayés.
THE PRESIDENT OF THE UNITED STATES, DONALD TRUMP, HAS RETWEETED THREE OF DEPUTY LEADER JAYDA FRANSEN’S TWITTER VIDEOS! DONALD TRUMP HIMSELF HAS RETWEETED THESE VIDEOS AND HAS AROUND 44 MILLION FOLLOWERS! GOD BLESS YOU TRUMP! GOD BLESS AMERICA! OCS @JaydaBF @realDonaldTrump pic.twitter.com/BiQfQkTra9
— Jayda Fransen (@JaydaBF) 29 novembre 2017
Un affrontement diplomatique
La rediffusion des contenus par le président des États-Unis, a provoqué une dispute diplomatique entre Washington et Londres. La première ministre britannique, Theresa May, avait critiqué ces retweets et les avait qualifié d’erreur : «Je le dis très clairement, retweeter Britain First était une erreur». Donald Trump n’a pas perdu de temps pour lui répondre, en la critiquant :
.@Theresa_May, don’t focus on me, focus on the destructive Radical Islamic Terrorism that is taking place within the United Kingdom. We are doing just fine!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 30 novembre 2017
"Teresa May ne vous concentrez pas sur moi, concentrez-vous
sur le terrorisme islamique radical qui s'installe au
Royaume-Uni. Nous, nous allons bien"
Cela a entraîné de vives réactions du côté anglais. Le maire de Londres a condamné fermement cet acte, et considère ces retweets comme une attaque frontale.
President Trump has used Twitter to promote a vile, extremist group that exists solely to sow division and hatred in our country. It’s increasingly clear that any official visit from President Trump to Britain would not be welcomed. pic.twitter.com/oZ1Kt0JCfY
— Sadiq Khan (@SadiqKhan) 30 novembre 2017
"Le président Trump a utilisé Twitter pour promouvoir un groupe extrémiste vil qui n'existe que pour semer la division et la haine dans notre pays. Il est de plus en plus clair que toute visite officielle du président Trump en Grande-Bretagne ne serait pas la bienvenue".
L’ancien ministre conservateur Tim Loughton, a qualifié un comportement incitant à la haine.
My comments on Trump’s tweet’s during this morning’s debate… pic.twitter.com/nZZd3dZJSW
— Tim Loughton MP (@timloughton) 30 novembre 2017
"Il y a environ un mois, l'homme le plus populaire au monde était un employé de Twitter, qui a débranché le compte Twitter du président des États-Unis. Si Twitter est sincère dans son engagement à lutter contre les crimes haineux en ligne, il ne devrait pas hésiter à désactiver le compte Twitter du premier citoyen des Etats-Unis comme tout citoyen du monde qui colporte une telle haine."
La société civile se mobilise
Du côté de la société civile, les réactions ont été rapides et nombreuses. Un hashtag a été lancé pour critiquer la venue de Donald Trump à Londres #WhyBritsDontWantTrump. Depuis le 29 novembre, il a été utilisé plus de 25 000 fois. Une pétition est également en ligne afin de créer une pression publique et condamner les actes de Trump et la propagande haineuse de Britain First.
Looking at this hashtag and I’ve never been more proud of my country #WhyBritsDontWantTrump pic.twitter.com/Rsaq6QiU7v
— s (@ScarlettJimmy) 30 novembre 2017
Source : RFi