Québec : polémique après la diffusion d’une fake news contre une mosquée

TVA Nouvelles, grand réseau de télévision francophone au Québec, a présenté des excuses publiques après la diffusion d’une fausse information contre une mosquée de Montréal.

Une journaliste de TVA Nouvelles a affirmé, face caméra, qu’une mosquée de Montréal aurait demandé que des employées de sexe féminin soient exclues du chantier de construction – situé à proximité de la mosquée- au moment de la prière du vendredi. Selon la journaliste, cinq femmes n’auraient pas pu continuer leur activité professionnelle à la demande des responsables religieux. L’histoire a été alimenté et soutenu durant plusieurs jours. La journaliste a même affirmé que cette condition était même inscrite « noir sur blanc » dans le contrat de l’entrepreneur.

Il s’avère que « l’information » était fausse.

La journaliste n’a jamais été en mesure de prouver l’existence de cette clause. De plus, le gouvernement avait confié une enquête à la Commission de construction du Québec pour comprendre ce qu’il s’était réellement passé. Elle a conclu qu’aucune demande n’avait été faite en ce sens.

Le reportage a embrasé toute la classe politique et a enflammé les réseaux sociaux. Des groupuscules d’extrême droite avaient appelé à manifester devant la mosquée. Une vingtaine de manifestants anti-musulmans s’étaient rendus sur place.

"Cette histoire a mis de l'huile sur le feu, et ça va nous nuire pendant 
longtemps. Si on subit une attaque, TVA en sera responsable." Aktar 
Ahmed, président de la mosquée Baitul-Mukarram.

Dès la diffusion de ce reportage, la mosquée a toujours nié en bloc ces accusations.

"Ces déclarations contenues dans le reportage sont non seulement fausses 
mais contribuent à l’effritement social entre les Québécois de confession 
musulmane et non-musulmane" Aktar Ahmed.
"Nous avions demandé l'accès au stationnement, sur l'heure du midi les 
vendredis, mais n'avons jamais demandé l'exclusion de personne. Cette 
requête, si elle existe, ne provient pas de notre organisation ". Moayed 
Altalibi, porte parole de la mosquée.

 

TVA Nouvelles a eu du mal à s’excuser. Dans un premier temps, elle publie quelques jours plus tard une rétraction annonçant que la situation avait évolué et qu’une enquête était en cours. C’est seulement le lendemain, que TVA publie un deuxième document attestant que « TVA Nouvelles regrette cette situation et tient à s’excuser auprès des différents intervenants et des téléspectateurs qui ont été affectés par cette nouvelle. La direction continue de mener son enquête interne pour valider les étapes de la démarche journalistique effectuées dans le cadre de ce reportage. »

 

Par La rédaction

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