Au Kenya, le combat d’une femme contre l’excision

À huit ans, Nice Nailantei Leng’été s’enfui de son village pour échapper à l’excision. Aujourd’hui, elle est l’ambassadrice de cette lutte.

L’excision au cœur des rites Massaï

L’excision est une ablation du clitoris qui touche près de 200 millions de femmes dans le monde. Cette mutilation génitale est considérée comme un rite de passage chez les Massaï. Pour devenir des femmes et donc des épouses potentielles, la cérémonie de l’excision est perçu comme indispensable. Cette pratique est également responsable de la mort de milliers de fillettes.

"C’est ce qui te fait devenir une femme. Si tu as 30 ou 40 ans 
et que tu n’es pas excisée, tu es toujours considérée comme une 
fille parce que couper le clitoris a une valeur énorme pour eux." Nice

Malgré l’adoption d’une loi interdisant cette pratique dans cinq pays africains – la Gambie, le Nigeria, le Kenya, l’Ouganda et la Guinée-Bissau – cette pratique est encore très ancrée et pratiquée dans plusieurs pays d’Afrique, et ce malgré la législation.

Au Kenya, la loi interdit l’excision en 2011. Mais dans certaines régions et certains villages ce rite persiste. Nice Nailantei Leng’été issue de la communauté Massaï a réussi à échapper à cette mutilation. Aujourd’hui, elle mène un combat contre cette coutume meurtrière et destructrice.

Le combat de Nice Nailantei Leng’été

À huit ans, Nice s’enfui de son village pour échapper à l’excision. De là, elle poursuit ses études puis suit une formation d’éducatrice auprès de l’Association pour la Médecine et la Recherche en Afrique. Une chance que n’a pas eu sa sœur, qui suite à son excision quitte l’école pour se marier à l’âge de 12 ans. Après ses études, elle retourne dans son village natal afin de lutter contre l’excision et militer en faveur de l’éducation des jeunes filles.

"J’étais la seule fille de la communauté à être allé à 
l’école. (…) Je voulais revenir pour raconter aux filles 
les effets néfastes de l'excision." Nice

Malgré de grandes difficultés à se faire entendre et à rendre sa cause légitime, elle réussi à lancer un programme en collaboration avec les aînés et les jeunes filles Massaï afin de créer un nouveau rite de passage. Sa campagne s’étend désormais aux villages voisins.  En 2014, les grands représentants Massaï annoncent un changement dans cette coutume séculaire et une grande partie rejette dorénavant l’excision. En 7 ans, elle a sauvé plus de 15 000 fillettes de l’excision.

Vers un nouveau rite de passage

Dorénavant pour devenir des femmes, les fillettes n’auront plus à risquer leur vie. La nouvelle cérémonie se base sur des danses et des ateliers organisés et représentés par les jeunes filles. Avant la cérémonie, elles reçoivent pendant deux jours une éducation sur la santé sexuelle et sur leurs corps. Elles savent désormais qu’échapper à l’excision ne les rendra pas sales, stériles ou malades.

"C'est juste l'excision qui ne va pas. Toutes les autres choses 
- les bénédictions, mettre les vêtements traditionnels, danser, 
tout ça - c'est beau. Mais tout ce qui est nuisible, tout ce 
qui apporte de la douleur, tout ce qui enlève les rêves de 
nos filles - éliminons tout cela. " Nice

Source : The New York Times

Par La rédaction

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