La société civile israélienne se mobilise contre l’expulsion de migrants

Le gouvernement israélien veut intensifier les expulsions de migrants. Ceux qui sont en situation irrégulière devront « choisir » entre retourner dans leur pays ou se faire incarcérer. La société civile se mobilie.

« Faire partir les migrants entrés illégalement »

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé début janvier un nouveau plan d’expulsion qui concernerait environ 40 000 migrants. Les migrants qui accepteront de retourner vers leur pays d’origine, d’où ils ont fui au péril de leur vie, se verront remettre un billet d’avion et 3 000 euros. Et ceux qui décident de rester seront emprisonnés pour une durée indéterminée. Ils ont jusqu’à fin mars pour décider.

Ces migrants sont en majorité originaires du Soudan, dont le président est responsable d’actes de génocide, et de l’Érythrée, dont le gouvernement est responsable de crimes contre l’humanité. Selon des ONG israéliennes qui travaillent auprès de migrants, Israël aurait signé des accords avec le Rwanda et l’Ouganda, qui devront accueillir ces migrants. Des accords qui ont été démenti dans les deux pays concernés.

"Il y a eu des négociations par le passé, mais il n’y a eu aucun accord. 
Cette histoire d’un accord entre Israël et le Rwanda est une fausse 
information", a déclaré le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, 
Olivier Nduhungirehe.
"L’Ouganda est perturbé par ces informations. Nous n’avons aucun accord 
de ce genre avec le gouvernement pour envoyer des réfugiés ici (...) 
Le gouvernement israélien doit être en position d’expliquer cette 
affirmation, parce qu’aucun accord de ce genre n’existe entre l’Ouganda 
et Israël concernant le transfert d’immigrants africains d’Israël 
vers l’Ouganda. Ces informations doivent être considérées comme 
fausses" a déclaré à l’AFP le ministre des Affaires étrangères, 
Henry Okello Oryem.

Ce plan d’expulsion de migrants apparaît aux yeux de beaucoup d’entre eux comme une atteinte à leurs droits fondamentaux.

Une société civile qui se mobilise

Face à cette proposition, la société civile se mobilise dans l’espoir de faire pression sur l’exécutif. Des personnalités publiques comme les écrivains Amos Oz, David Grossman ou Zeruya Shalev ont signé une déclaration publique pour dénoncer ce plan d’expulsion.

"Ces hommes et ces femmes, qui portent sur leurs corps et dans leur 
âme les cicatrices de leur fuite et de la torture dans les camps du 
Sinaï, ne demandent qu'une chose : vivre".

Un groupe de rabbins, mené par le rabbin Susan Silverman, a commencé une campagne pour cacher les migrants africains dans leur domicile. Une initiative qui souhaite protéger ces migrants, qu’elle dit inspirée de l’histoire d’Anne Frank.

"Anne Frank est la personne cachée la plus connue, et elle était 
cachée afin qu'elle ne soit pas envoyée à la mort - et nous avons la 
documentation que ces gens sont confrontés à la mort possible", a 
déclaré Silverman.

Des pilotes de la compagnie aérienne israélienne ElAl ont également manifesté leur soutien aux migrants face à ce nouveau plan d’expulsion. Un pilote, Shaul Betzer, a posté sur son mur :  » En tant que membre d’équipage aérien, je ne participerai en aucun cas aux vols de réfugiés/ demandeurs d’asile en route vers une destination dont les chances de survie après l’avoir atteint sont proches de zéro. »

Par La rédaction

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