En Algérie, le Premier ministre interdit le port du niqab à tous les fonctionnaires

En Algérie, le gouvernement a décidé d’interdire le port du niqab pour tous les fonctionnaires sur l’ensemble de leurs lieux de travail. Cette importante décision vient généraliser celle prise par la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, en septembre 2018, qui ne s’appliquait qu’aux personnels exerçant dans des établissements scolaires.

Dans une instruction adressée le 8 octobre 2018 aux walis (préfets), le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a rappelé les règles relatives aux tenues vestimentaires portées par les fonctionnaires.

«Mes services ont été saisis au sujet des obligations des fonctionnaires et agents publics en matière de tenue vestimentaire et notamment de la question relative au port du niqab», a indiqué le Premier ministre algérien, qui a souligné que, «à cet égard, il y a lieu de rappeler que compte tenu de leurs missions de service public, les fonctionnaires et agents publics sont astreints à des obligations légales et statutaires particulières».

Dans ce cadre, a ajouté le chef du gouvernement, « les fonctionnaires et agents publics doivent, outre les obligations professionnelles auxquelles ils sont soumis, observer les règles et exigences de sécurité et de communication au sein de leur service, qui imposent leur identification physique systématique et permanente notamment sur leur lieu de travail ».

Ces règles consistent, a-t-il poursuivi, à «s’abstenir de porter toute tenue vestimentaire qui entrave l’exercice de leurs missions de service public, particulièrement le port du niqab qui est strictement interdit sur les lieux de travail».

Interdiction du niqab dans les cours de récré

En septembre dernier, Nouria Benghebrit, la ministre de l’Education nationale avait déjà rappelé que le règlement intérieur des établissements scolaires interdisait aux enseignants de porter le niqab. « Il faut que l’identité du fonctionnaire de l’éducation soit claireOn ne peut par gérer l’éducation et l’acte d’enseigner sans que les élèves ne voient le visage de leur enseignante. De même pour les enseignants qui doivent avoir un habit respectable », avait-elle déclaré, au grand dam des islamistes les plus rigoristes.

Dans une vidéo circulant sur le net, des femmes réfractaires ont dénoncé ce qu’elles appellent « des mesures allant contre le prophète et le Coran ». L’une d’elles, d’une voix sur-aigüe révoltée, exprime son opposition à cette déclaration si inconvenante en invoquant Dieu. Elle serait prête, dit-elle, à quitter l’enseignement s’il le fallait. 

Le ministre des Affaires religieuses avait, lui, approuvé la décision de sa collègue de l’éducation nationale : « il s’agit là d’habits étrangers à nos traditions et à notre culture ». 

Par La rédaction

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